Présentation des ateliers


Atelier #1, les murs, Bozier. Présentation, textes.


Atelier #2, StreetView, Flaubert, Bergounioux, Hodasava. Présentation, textes.


Atelier #3, Lycée absent ? Graff. Présentation, textes.


Atelier #4, Le banal explose à la figure. Kaplan. Présentation, textes.


Toutes les consignes. On peut aussi naviguer via le nuage de mots-clés sur le côté…


ateliers donnés par Joachim Séné, au groupe "Littérature et société"

de Michel Brosseau, professeur de Lettres au Lycée Jacques Monod de Saint-Jean de Braye

printemps 2014

jeudi 27 mars 2014

ATELIER #1, Les murs

Marcher dans la ville, autour du lycée, connaître, reconnaître, découvrir, ouvrir l'œil sur ce qu'on a pas l'habitude de regarder : les murs.



Prendre en photo les murs. Murs nus, murs peints, murs de brique, murs de verre, murs publicitaires…

Parmi les photos prises, en prendre une. Pourquoi celle-ci ? Sur ce mur, poser une fenêtre imaginaire, l'ouvrir, que voit-on ? Intérieur ? Extérieur ? Route ? Ville ? Souvenir ? …



Un peu à l’écart, à l’ombre du mur, des femmes sont assises sur des chaises, elles regardent leurs enfants s’amuser, courir en tous sens, pousser des cris semblables à ceux des mouettes déployées dans le ciel. À l’écart du bâtiment, un vieux fourgon abandonné de la Protection civile subit les agressions de la rouille, des ronces et des orties. Et que penser de l’espace semi – goudronné qui conduit à la rue et se trouve parsemé de ronds d’herbe et de flaques d’eau ? Du chien, indifférent au tapage des humains, qui pisse sur le portail coulissant de l’entrée ? Des branches chargées de fruits mûrs de deux sureaux qui débordent du mur d’enceinte ? Et des chants ininterrompus des oiseaux – martinets, moineaux, mésanges à la conquête d’un ciel d’orage ? Que penser de la rue déserte, de son goudron granuleux ; des fils électriques tendus entre les poteaux en ciment et bercés par le vent ; des fleurs parfumées de l’albizzia proche de la fenêtre ; des volets mi-clos ; de l’intérieur de la chambre ? On pourrait, à trop longtemps observer ce monde sans qualité, trouver utile de le chambouler, imaginer des géants cognant sur les cuves, la confusion du ciel et de la terre, des enfants volant dans les airs et des oiseaux jouant à la balle à grands coups d’ailes, un hangar poursuivi par un chien, des voitures voguant sur une grande flaque d’eau, un rhinocéros acrobate paradant au sommet des citernes d’or noir, un orchestre buvant de l’essence à grandes gorgées et crachant du feu, des sureaux copulant avec un albizzia sous l’œil extatique d’un poteau électrique dégoulinant de béton frais, une rue montée sur quatre roues et fuyant vers les étoiles… On pourrait, par la fenêtre ouverte, souhaiter disposer d’un pouvoir sur les choses et les êtres, devenir maître d’un mouvement ordonné et rapide, se retrouver à l’égal d’un jongleur soucieux de ne rien laisser tomber au sol. On le pourrait, surtout lorsque les bruits de moteurs d’un avion dominant la fanfare traverse le jour. Mais c’est dimanche et il n’y a rien à faire.

Raymond Bozier. Fenêtres sur le monde. Publie.net.

Nous sommes allés dans un parking, le long d'une ancienne école, devant un chantier… Les textes ont ensuite été écrits au CDI, et vous pouvez les découvrir ici… (bientôt)

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